La lombalgie ou la fatigue de mes vertèbres lombaires
Quatre personnes sur 5 présentent au moins une fois au cours de sa vie une douleur du bas du dos, scientifiquement appelée lombalgie (1). Chez 7 % des patients, les douleurs se prolongent dans la durée et peuvent même devenir chroniques (2). Gros plan sur ces lombalgies que l’on appelle encore « lumbago », « tour de rein » (bien que le rein ne soit absolument pas concerné) ou « mal de dos ».
Où se situent les douleurs ?
Le rachis lombaire est la partie basse de la colonne vertébrale. Il est composé de cinq vertèbres courbées en arrière, formant la courbure naturelle de notre dos, appelée « lordose ». Ces vertèbres sont situées à la base de notre colonne, entre la dernière vertèbre du rachis thoracique (ou rachis dorsal) et la première vertèbre du sacrum.
Cette zone lombaire comprend outre les vertèbres qui supportent l’essentiel du poids du corps, de puissantes masses musculaires latérales qui permettent de maintenir efficacement l’empilement osseux. Entre les vertèbres du rachis lombaire sortent des racines nerveuses qui prennent naissance dans la moelle épinière et vont se réunir pour former des nerfs qui servent à la motricité et à la sensibilité des membres inférieurs. Le plus gros de ces nerfs s’appelle le nerf sciatique.
Quelles sont les différents types de douleurs ?
Les causes des lombalgies diffèrent d’une personne à l’autre.
Ce mal de dos peut s’installer progressivement au fil des mois (on parle de lombalgie chronique. Il peut aussi apparaître brusquement suite à un mouvement extrême, brusque ou inhabituel. C’est ce qui est arrivé à Claudia : « Au travail, j’ai dû porter un carton assez lourd, ce que je ne fais pas habituellement. J’ai été surprise par le poids et je n’ai pas eu les bons gestes pour protéger mon dos. J’ai eu mal dans le bas du dos et je me sentais bloquée, gênée dans mes mouvements. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre au bout d’une dizaine de jours. »
La lombalgie peut être aiguë (courte durée inférieure à 6 semaines), subaiguë (entre 6 et 12 semaines) ou chronique (persistant plus de 3 mois, parfois des années)(3).
Les causes des lombalgies
Il existe deux types de lombalgie. La première est « la lombalgie non spécifique », qui affecte des personnes de tout âge et n’a pas de cause patho-anatomique connue (c’est-à-dire liées à un problème musculaire ou ligamentaire bénin). La seconde est la « lombalgie spécifique » en lien avec une affection inflammatoire, traumatique, tumorale ou infectieuse (ostéoporose, fracture de la colonne lombaire, malformation structurelle, trouble inflammatoire, infection, tumeur et syndrome radiculaire ou syndrome de la queue de cheval).
Quelles soient communes ou spécifiques, les lombalgies occasionnent des douleurs qui doivent être traitées par antalgiques. Dans certaines maladies – les infections, par exemple – des traitements spécifiques seront prescrits en association (des antibiotiques dans le cas des lombalgies infectieuses).
Les principales pathologies : lumbago, sciatique, hernie discale
Le lumbago et la lombosciatique sont deux lombalgies aiguës fréquentes.
Le lumbago se manifeste par un blocage accompagné d’une douleur aiguë dans le bas du dos, sans dépasser le dessous de la fesse. Il apparaît généralement suite à un effort inhabituel. 90 % des lombalgies aigues guérissent en moins de 4 à 6 semaines(5), les médecins les traitent par des antidouleurs adaptés à l’intensité du mal(3).
Parfois - mais ce n’est pas toujours le cas - la lombalgie peut s’accompagner de l’apparition d’une hernie discale : c’est-à-dire qu’un disque intervertébral sort de son logement, formant une saillie qui occasionne des douleurs, une contracture des muscles avoisinants voire une douleur du membre inférieur. Les hernies discales sont plus fréquentes avec l’âge, puisque les disques vieillissent naturellement, mais aussi en cas de sollicitations importantes et répétitives de la colonne vertébrale.
La lombosciatique, appelée communément « sciatique », se manifeste par une douleur vive dans le bas du dos, se prolongeant le long de la jambe jusqu'aux orteils. Ces douleurs sont en lien avec l’irritation d’une racine nerveuse due à la présence d’une hernie discale.
Comment traiter la lombalgie ?
Une fois le diagnostic de votre lombalgie établi, votre médecin peut vous prescrire des médicaments antidouleur, anti-inflammatoires ou vous conseiller des exercices à faire par vous-même et que vous pouvez également retrouver dans des applications mobiles telles que « mon coach dos ». Une chirurgie est rarement nécessaire(5).
La poursuite de vos activités, dans les limites de la douleur, est essentielle(3). Ne restez surtout pas allongé au lit, comme pourtant 7 Français sur 10 le croient(3). Cela favorise le passage à la chronicité. Il faut bouger, développer sa masse musculaire et adopter une bonne hygiène de vie. L’activité physique est l’un des piliers du traitement comme le rappelle la campagne sensibilisation de la CNAM depuis plus d’un an (« Le traitement, c’est le mouvement ») !
Le port d’une ceinture lombaire peut-être une aide et vous permettre de reprendre vos activités au plus vite. « J’ai opté pour le port d’une ceinture lombaire sur les conseils de mon médecin. Cela m’a permis de ne pas trop bouleverser mes habitudes quotidiennes », ajoute Claudia. Maintenir les activités professionnelles est l’une composantes du traitement de la lombalgie(5).
Pensez bien à consulter votre médecin !
Lutter contre les douleurs persistantes
Lorsque la lombalgie dure plus de trois mois, elle devient chronique(5) ; c’est le cas de 7 % des patients. Une situation handicapante qui peut faire suite à un simple lumbago ou se développer progressivement sans que l’on puisse établir une cause particulière.
La lombalgie chronique peut être liée à des phénomènes d’usure et à des microtraumatismes, occasionnés par exemple par le port de charges lourdes à répétition ou l’exposition à des vibrations.
Une faiblesse musculaire peut aussi être à l’origine ou entretenir une lombalgie chronique. Une prise de poids aussi puisque, dans ce cas, les tensions musculaires augmentent. Il est également important de veiller à ce que les muscles de la sangle abdominale ne se relâchent pas afin qu’elle continue à assurer un bon maintien du dos.
Il ne faut pas non plus sous-estimer le stress. Il est avéré qu’il peut être à l’origine d’un mal de dos et transformer une simple lombalgie en maladie chronique.
Des médicaments, de la kinésithérapie avec des exercices ciblés, de l’activité physique régulière sont indiqués pour traiter la lombalgie chronique et peuvent être accompagnés par le port d’une ceinture lombaire. Ils permettent de réduire les douleurs et d’améliorer les capacités fonctionnelles des personnes qui souffrent.
(1) Eur Spine J (2006) 15 (Suppl. 2): S192-S300.
(2) Poiraudeau S, Lefevre-Colau MM, Fayard F, et al. Low back pain. EMC-Rhumatol Orthop. 2004, Vol. 1:295-319.
(3) https://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/CP_DP_lombalgie.pdf
(4) https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/Lombalgie_2005_rap.pdf
L’hiver, une saison fatale pour les douleurs dorsales ?
Qui n’a jamais entendu dire qu’un temps humide était mauvais pour les rhumatismes ? Ou sa grand-mère prédire le mauvais temps par une soudaine aggravation de ses douleurs de dos ? La croyance populaire d’une influence de la météo sur les maladies musculosquelettiques est largement répandue. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les douleurs du dos ne seraient pas accentuées par le mauvais temps et n’auraient même aucun rapport avec la météo.