L’ostéoporose
L’ostéoporose est une maladie osseuse qui entraîne une diminution de la densité des os et une altération de leur architecture. L’os est plus fragile et le risque de fractures est augmenté. Quelles en sont les causes ? Existe-t-il des traitements ? Peut-on prévenir la maladie ? Réponses.
L’os est un tissu vivant qui se reconstruit en permanence pour conserver sa solidité : Il s’agit du « remodelage osseux ». Avec le vieillissement, généralement dès l’âge de 45 ans, s’opère une diminution naturelle de la masse osseuse. Si chez certaines personnes, elle est sans conséquences graves, chez d’autres , elle est excessive et entraîne une perte de résistance des os, augmentant ainsi le risque de fractures : c’est l’ostéoporose (1).
L'ostéoporose : un risque accru avec l’âge notamment chez les femmes
Chaque année, l’ostéoporose serait, en Europe, à l’origine de près de 3.5 millions de fractures. Dites « de fragilité » ces fractures, causées par un faible traumatisme ou une chute de petite hauteur, seraient 2 à 3 fois plus fréquentes chez les femmes ménopausées. A partir de 65 ans, 39 % des femmes souffriraient d’ostéoporose. Au-delà de 80 ans, cette proportion atteindrait 80 %. Les fractures les plus fréquemment liées à l’ostéoporose sont les fractures vertébrales, celles du col du fémur et du poignet (2).
Si l’ostéoporose masculine liée à l’âge est moins fréquente, les hommes ne sont pas épargnés pour autant : un quart des hospitalisations pour des fractures sont liées à une fragilité osseuse. Les autres formes d’ostéoporose primaire sont beaucoup plus rares. Celles qui surviennent chez des individus jeunes (25-30 ans) semblent liées à une forte composante génétique.
Il existe également des formes d’ostéoporose dites « secondaires » qui surviennent suite à un traitement ou une maladie comme la polyarthrite rhumatoïde, une affection hormonale, une tumeur, une pathologie grave de l’intestin, du foie ou des reins (3).
D’autres facteurs de risque à l'origine de la dégénérescence osseuse
L’âge et le sexe sont deux facteurs qui augmentent considérablement le risque d’ostéoporose. Chez la femme, la ménopause favorise le développement de la maladie. Ce sont en effet les œstrogènes qui contrôlent le remodelage osseux. Or, avec la ménopause apparaît un déficit en œstrogènes qui accélère la perte osseuse et augmente le risque d’ostéoporose.
Certaines affections endocriniennes, et des prédispositions génétiques familiales, peuvent aussi être des facteurs de risque accru. Des traitements, notamment les corticoïdes à fortes doses administrés pendant plus de 3 mois ou l’hormonothérapie dans le cas de cancers prostatiques, sont des causes iatrogènes de la maladie.
Une maigreur importante, l’absence d’exercice physique, une consommation excessive d’alcool et/ou de tabac et des carences en vitamine D et/ou en calcium, majorent également le risque d’ostéoporose (4).
Diagnostic de l'ostéoporose et prise en charge
Au début de son évolution, l’ostéoporose est rarement symptomatique. C’est habituellement à la suite d’une fracture de fragilité qu’elle est diagnostiquée. Dans ce cas, dans celui d’une pathologie ou d’un traitement inducteur d’ostéoporose, ou en présence d’autres facteurs de risque accru, le médecin pourra faire réaliser une ostéodensitométrie. Cet examen permet de mesurer la densité minérale osseuse et ainsi d'évaluer la fragilité des os.
Une fois l’ostéoporose diagnostiquée, le principal objectif sera la prévention des fractures. Dans un premier temps, le médecin corrigera les éventuelles carences en vitamine D et en calcium par un régime et/ou des suppléments adaptés. Il veillera également à prévenir les chutes, proposera un accompagnement vers l’arrêt du tabac et incitera à la pratique d’une activité physique.
Dans un second temps, le médecin pourra prescrire un traitement médicamenteux. Il sera choisi en accord avec le profil du patient et selon son mode d’action : certains médicaments ralentissent la résorption osseuse, d’autres stimulent la formation osseuse, les derniers combinent les deux actions. Pour les femmes ménopausées de moins de 60 ans, en cas de troubles graves, d’intolérance ou d’inefficacité des médicaments, un traitement hormonal de la ménopause (THM) sera prescrit (4).
Prévenir l’ostéoporose
Afin de prévenir l’apparition de l’ostéoporose, il est essentiel de surveiller son alimentation en privilégiant les aliments riches en calcium (produits laitiers) et en vitamine D (jaune d’œuf, poisson gras, beurre,…). De la même manière, une activité physique régulière contribue à prévenir l’ostéoporose à un jeune âge, entretient les muscles, améliore souplesse et équilibre, réduisant ainsi le risque de chutes.
Si l'alcool et le tabac sont des facteurs aggravants, un poids insuffisant favorise lui l’apparition de la maladie. Attention donc à maintenir un poids satisfaisant et à modérer ses consommations (5) !