La cervicalgie
Lorsqu’on ressent une douleur vive au niveau du cou, on parle souvent de « torticolis ». Dans le langage médical, c’est ce qu’on appelle une « cervicalgie ». Il s’agit d’une douleur vive qui siège au niveau du cou et peut rendre tout mouvement de la tête douloureux. Les vertèbres cervicales sont impliquées dans les mouvements de tête, ainsi, lorsqu’on la penche d’un coté, le cou accompagne le mouvement en se déplaçant de façon contro-latérale.
Deux tiers de la population souffrent un jour de cervicalgie (1). Selon une étude canadienne, sa prévalence sur 12 mois serait de 30 à 50 % de la population générale (2). Ces douleurs vives, localisées au niveau du cou, disparaissent le plus souvent en quelques jours ou semaines. Lorsqu’elle dure moins de six mois, la cervicalgie est dite « aigüe ». Au-delà, elle devient chronique (2).
Cervicalgies communes et torticolis
Ce qui rend les cervicalgies si fréquentes, c’est le rôle de maintien de la tête que doivent exercer les cervicales. Elles sont sans arrêt sollicitées et doivent assurer une multitude de mouvements.
La cervicalgie la plus répandue, dite « commune », peut être causée par une multitude de facteurs : l’anxiété, une activité professionnelle ou sportive très intense, une mauvaise posture... Les douleurs touchent généralement l’arrière du cou, et peuvent irradier vers le milieu du dos et les épaules.
Le torticolis, quant à lui, survient brutalement, souvent la nuit, et est la conséquence d’une mauvaise position ou d’un mouvement brusque durant le sommeil. Un ou plusieurs muscles du cou se contractent, entraînant une douleur aigüe et une gêne importante lors du mouvement (3).
Coup du lapin et cervicalgies symptomatiques
La cervicalgie peut également survenir à la suite d’un traumatisme cervical. Il s’agit bien souvent du « coup du lapin » ou du coup de fouet cervical (aussi appelé « whiplash »). Ce terme désigne une flexion brutale et rapide du cou, immédiatement suivie par une extension avec un étirement. Le « coup du lapin » se produit généralement au cours d’un choc subi par l’arrière d’un véhicule, lors d’un plongeon ou dans le cadre de la pratique de certains sports de contact. Ces douleurs sont en lien avec une atteinte musculaire ou tendineuse.
Les atteintes tendineuses graves donnent lieu à des entorses cervicales et, dans ce cas, il existe un risque de lésion de la moelle épinière puisque les vertèbres ne sont plus reliées les unes aux autres de façon efficace.
Bien que rares, il existe plusieurs cas de cervicalgies dues à des maladies. On parle de cervicalgies « symptomatiques ». Les douleurs peuvent alors révéler une pathologie locale ou générale telle qu’une maladie inflammatoire (la spondylarthrite ankylosante par exemple), infectieuse, vasculaire ou tumorale… (3)
D’autres symptômes à identifier
La cervicalgie peut gêner les mouvements et irradier vers d’autres parties du corps (tête, épaules, dos,…). Elle peut également s’accompagner de maux de tête et de sensations de vertige. Dans le cas du torticolis, les muscles du cou se contractent et les mouvements de la tête et du cou sont anormaux. Le patient pourra également ressentir une plus grande fatigue.
Bien réagir et traiter la cervicalgie
En cas de cervicalgie, il est important de bien réagir. D’abord en évaluant la gravité de la situation : la durée et l’intensité de la douleur, son irradiation dans les membres et la présence d’autres troubles. Selon la gravité, il conviendra de consulter plus ou moins rapidement un médecin.
Dans les cas les plus fréquents et les moins graves (douleurs modérées et absence d’autres symptômes), il est possible de prendre des médicaments pour soulager la douleur (un antalgique ou un anti-inflammatoire non stéroïdien). Il faudra impérativement demander conseil à son pharmacien.
Un collier cervical en mousse pourra également être utilisé pour soutenir l’effort du cou. Son usage doit être limité dans le temps mais peut être indiqué au début de l’épisode de cervicalgie en cas de douleurs intenses (4).
Les cervicalgies survenues dans un contexte traumatique (chute, coup du lapin…) pourront entraîner d’autres troubles susceptibles d’apparaître bien après l’accident : des troubles visuels ou auditifs (acouphènes ou perte d’audition), des anomalies du sommeil, de la concentration ou de la mémoire (3).
Port d'un collier cervical pour soutenir l'effort du cou et soulager la cervicalgie
Changer ses habitudes pour prévenir la cervicalgie
Il est possible de prévenir ces douleurs ou leur réapparition avec des exercices simples qui permettent d’entretenir et de renforcer la musculature cervicale. Attention également à maintenir une bonne posture lors de la lecture ou de l’utilisation d’un ordinateur.
Pendant les activités de loisirs ou professionnelles, il convient d’adopter les positions de la tête et du cou les plus appropriées. En cas d’épisodes de stress, des techniques de relaxation pourront être utiles, afin de diminuer la tension au niveau du cou. Lors de toute activité qui suppose un long maintien de la tête dans une position statique (conduite, position assise à un poste de travail,…), il est important de faire des pauses régulières.
Enfin, soignez votre sommeil ! Assurez-vous que votre matelas vous convienne (suffisamment ferme, mais pas trop) ; utilisez un oreiller confortable et de bonne qualité. Evitez aussi de dormir à plat ventre et veillez à maintenir votre tête bien à niveau si vous dormez sur le côté (5).